Comment se passe une séance des sismothérapie ?
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Séance filmée à l’Université en santé mentale de Québec
Préparation (période la plus longue) : -Pose d’électrodes pour l’encéphalogramme
-Brassard pour mesurer la pression et monitoring cardio vasculaire lors de l’anesthésie générale
-On met l’oxygène
– Première injection anesthésiant pour une durée de 5 minutes
Séance: -On délivre la stimulation électrique à peine 4 secondes
Fin: -On retrouve la respiration par soi même
– Conduite en salle de réveil environ 1h (Dépend des patients)
1h plus tard: Ca va bien, juste un petit peu de fatigue et un peu confus mais très positif mon état s’améliore
Comment ça se passe dans le cerveau ?
On va parler de l’effet sismo thérapie: Simple courant électrique entre les deux électrodes qui permet de refaire fonctionner la neurogénèse.
Docteur Nabiha Hadji Médecin Anesthésiste de Sainte Anne (75)
Le retour en grâce des électrochocs permet de traiter les troubles de manière efficace et rapide. Il reste le meilleur traitement contre la dépression à l’heure actuelle. Il aider à retrouver une humeur stabilisée et un cadre de vie habituel.
Le docteur psychiatre place plusieurs électrodes sur la tête pour mesurer l’activité cérébrale durant la crise. On injecte du curar pour immobiliser les muscles. Le patient subit une anesthésie générale. Le psychiatre injecte la charge électrique qui ne dure que quelques secondes. Le patient convulse ensuite pendant 1 à 2 minutes.
C’est la stimulation de la crise cérébrale, c’est comme une crise d’épilepsie que l’on a déclenché mais sous surveillance médicale. Le patient est placé en salle de réveil, il mettra presqu’une heure à émerger avec très souvent des effets indésirables comme des maux de tête, éventuellement des nausées et des pertes de mémoire à court terme.
Lien vers « L’électricité dans le corps » ou comprendre comment agit la sismothérapie dans le corps, vidéos you tube
Dans une enquête de C la Santé on nous explique ce qu’est la sismothérapie:
La dépression est une MALADIE qui touche le système nerveux très sévèrement . La sismothérapie pourrait être proposée à tout le monde. C’est une méthode de traitement par électricité que l’on réalise à l’Hôpital Ste Marguerite De Marseille.
Marie Isabelle Brioche Médecin anesthésiste: Le Curar est rapide et évite la contraction des muscles durant la crise. Le choc va entrainer une crise tonicoclonique : mouvements amples qui peuvent entrainer une luxation d’épaule, morsure de la langue, brisure des dents… L’anesthésie va juguler les effets secondaires du Choc. On va être équiper d’un protège dents et on procédera à un réglage des paramètres du courant électrique entre 1 et 8 secondes.
Romain Pavadoni Psychiatre à l’Hôpital Ste Marguerite De Marseille : La stimulation électrique est thérapeutique car elle permet de soigner les épisodes de dépression majeure. Après la stimulation il y a une crise d’épilepsie qui n’est pas l’événement thérapeutique, pleine conséquence de la stimulation mais nécéssaire pour que le traitement soit efficace et ensuite on contrôle que la crise épileptique s’arrête bien. Une fois terminée, le patient est à nouveau ventilé et le traitement se termine. L’équipe contrôle que le patient se réveille bien et note tout en détail. Confus au réveil il reprendra vite ses esprits.
Ce n’est pas un traitement douloureux de ceux que l’on utilise en psychiatrie. C’est le mieux toléré et mieux que les médicaments. Les maux de tête s’il y en a partent avec des antalgiques classiques (Dafalgan )
Concrètement le courant électrique qui passe entre les 2 électrodes va permettre d’améliorer la neurogénèse. Quand on est dépressif on a moins de neurones et ils sont moins connectés.
Le fait de faire passer ce courant électrique va permettre la reconnexion et l’augmentation du nombres de neurones. Les synapses qui relient les neurones vont mieux fonctionner c’est donc ça l’effet thérapeutique. On dispose à l’appui de nombreuses études et résultats scientifiques.
Salha Moudjani Patiente: « Ca peut sembler douloureux mais absolument pas, on est en plus bien accueilli par une formidable équipe qui fait tout pour que l’on soit à l’aise et serein. Et on ne sent rien. La mauvaise image de ce traitement est liée au passé et utilisée sans anesthésie et sans curar (effets secondaires déplorables). «
L’anesthésie générale qui est brève mais pas anodine est essentielle. On doit passer des examens avant, voir s’il n’y a pas de contre indications pour chaque patient. On doit être a jeun depuis la veille 00h, vider sa vessie. Le patient signe un accord avant la séance à chaque fois.
Efficacité: C’est le traitement le plus efficace en psychiatrie; études 95 % la sismothérapie contre 50 % pour les médicaments. Il faut absolument lutter contre la mauvaise image pour que les patients n’aient pas peur et ne soient pas inquiets de faire ce traitement.
Le résultat est parfois très soudain, du jour au lendemain et tous les possibles s’ouvrent alors à nous et à la VIE.
11 mois d’hospitalisation dont je n’ai pas trop de souvenirs. Cette solution a été miraculeuse. Et d’autant plus pour les patients qui résistent aux traitements avec les médicaments. En dernier recours on utilise la sismothérapie. 5 à 10 % ne repondent pas à la sismothérapie.
Les effets sur la mémoire sont très variables en fonction des réglages sur la machine. (1 à 20 %des patients)
C’est souvent le seul effet secondaire mais après tout revient. Il faut être rassuré par rapport à ça.
On peut le faire soit en ambulatoire, soit en étant hospitalisé (Traitement d’attaque il faut compter 12 séances à raison de 2 par semaine puis on espace et pour les rappels en général hospitalisation d’une nuit)/ Il n’y pas de limite d’âge (14 à 93 ans). Justement il faut plutôt privilégier la sismothérapie pour les dépressions résistantes sur les personnes âgées que les médicaments qui ont plus d’effets secondaires.
Au niveau du nombre de séances, cela dépend de chaque patient. On espace les séances quand le patient va mieux. En général, on fait 12 séances à raison de 2 à 3 séances par semaine . La réponse positive au traitement peut se faire au tout début (Première ou deuxième séance) , tout comme à la vingtième. Par contre il ne faut jamais arrêter brutalement au risque de rechute mais ensuite on espace de plus en plus (1 séance/mois)
Pourquoi est ce si peu disponible en France : C’est une question de politique de Santé. En Australie par exemple c’est beaucoup plus élargi et plus tôt dans les symptômes de dépression sévère. Il y’a aussi une meilleure organisation et des moyens: plus de psychiatres, anesthésistes et de locaux. Ils s’appuient aussi sur un décret et des recommandations (Salle de réanimation et de réveil). Enfin un protocole de soins très strict : Ils ont tout à disposition pour faire une réanimation cardio-respiratoire si besoin. Après 1h en salle de réveil et accord de l’anesthesite et du médecin le patient peut regagner sa chambre en clinique s’il y est hospitalisé ou son domicile s’il remplit les conditions de l’anesthésie ambulatoire.
Il y a des cas de patients dans des états très graves et pour qui on peut parler de véritable miracle. Par exemple un patient dépendant dans un état catatonique (Il ne mange plus, ne se lève plus) dans des conditions catastrophiques et la sismothérapie vient agir de façon spectaculaire. Il permet alors à ce que le patient puisse revivre normalement et être à nouveau autonome chez lui. Presque comme s’il se réveillait d’un très mauvais rêve et que les symptômes graves n’avaient jamais existé. Les études scientifiques ont permis de mettre l’accent sur cet effet parfois très rapide mais on a encore beaucoup à apprendre et on ne sait encore pas tout ce qui se passe dans notre cerveau et ces leviers d’action.
Les séances peuvent aussi se faire toute la vie si nécéssaire: Une par mois ou toutes les 6 semaines qui leur permet d’avoir une vie normale et de bien consolider les bases. Important quand nous revenons de loin et dans des états déplorables. Autant la dépression ne se voit pas forcément sur notre tête c’est pour cela qu’elle est perverse et que les personnes qui nous entourent ne comprennent pas notre ralentissement ou notre épuisement et qui souvent essaient de nous motiver et nous dire qu’il faut se faire violence et que ça partira. Simplement si c’était cela ce serait bien simple, ces paroles ne font que nous fragiliser plus et nous culpabiliser de ne pas arriver à sortir de cet état de mal être. Alors que la dépression grave se voit complètement sur nous : Plus d’activité psycho moteur, plus de réactions, plus la parole et comme j’ai pu avoir moi ne plus pouvoir marcher et se lever en position verticale. Et cela est un trouble neurologique comme par exemple l’état des personnes qui sortent d’une longue période de coma. Donc c’est très inquiétant et là nos proches comprennent que nous n’y pouvons rien et qu’il faut nous aider. ET la sismothérapie est un bon moyen; après ils serait peut être souhaitable de ne pas attendre ces troubles neurologiques et d’agir avec le traitement par sismothérapie avant. Mais je ne suis pas médecin , je ne fais que poser la question.
Aujourd’hui en France on utilise ce traitement pour des patients qui résistent aux médicaments et après en avoir pris de plusieurs sortes. C’est donc en dernier recours que l’on utilise la sismothérapie .
Avancées des recherches sur le cerveau:
La sismothérapie a une très mauvaise image surtout parce que l’on ne la connait pas et que nous avons que l’ancien nom en tête « Electrochocs » donc violence et séquelles sur le cerveau. Le fait d’en parler et de faire ce site a pour objet de vous éclairer le mieux que je peux par mon expérience, sur les recherches que j’ai pu mener sur les études réalisées et en lien avec les médecins et professionnels de santé que j’ai rencontré sur ce long chemin qui m’a amené à une guérison complète. J’espère que son image pourra s’améliorer et pouvoir faire en sorte que ce traitement soit plus accessible et plus disponible en France.
Il y a aussi d’autres techniques de stimulation cérébrale réalisées et qui obtiennent de bons résultats: La stimulation magnétique transcranienne (aussi appelée DEEP TMS).
Elle est encore moins connue que la sismothérapie. Elle nous aide aussi à comprendre le fonctionnement de l’activité cérébrale. On parle aussi de la neurochirurgie des maladies mentales. Les médecins psychiatres travaillent sur la dépression et sur l’effet des électrodes dans le cerveau pour des patients souffrant de TOC (troubles obsessionnels compulsifs).
Témoignages de patients qui peuvent aider à améliorer l’image de ce traitement/
Une patiente raconte et ses proches ayant assisté à son amélioration sont convaincus. Autour de soi, souvent on n’en parle pas plus que cela mais souvent si on leur demande, ils en parlent très souvent de manière positive. Souvent on parle plus de l’anesthésie générale source d’angoisse de nombreuses personnes. Mais l’anesthésie pratiquée juste avant de bénéficier du traitement électrique est très bien encadrée au même titre que toute anesthésie en bloc opératoire.
Ce que j’aimerais que vous RETENIEZ:
Ce sont des MALADIES A PART ENTIERE. Les maladies mentales sont lies à des dysfonctionnements du cerveau et on en apprend tous les jours. C’est une maladie qui touche le Système Nerveux Central (le poste de pilotage ou tout nous gouverne parole gestes..). Nous avons aujourd’hui des traitements efficaces et au même titre qu’une machine artificielle qui nous aide à respirer quand nous sommes plongés dans un coma elle permet un appui pour que tout reprenne de manière naturelle, dans ce cas le patient apprend à respirer de nouveau. Pour la sismothérapie ce sont les neurones qui avec l’aide des ondes électriques permet de relier les neurones, d’en créer de nouveaux et pour nous patients de reprendre notre capacité de contrôle central et de refonctionner de nouveau.
Le soucis des anesthésistes est que le déroulement de ce traitement soit efficace et se déroule en toute sécurité.
Pour votre sécurité aussi vous aurez à faire d’autres examens avant de recevoir le traitement pour vous assurer que vous n’avez pas de contre indications.
Cet examen est l’imagerie cérébrale , il permettra d’éliminer des problèmes cardio vasculaires ou une tumeur cérébrale qui pourraient être à l’origine de ce syndrome dépressif. Ensuite cela permet d’éliminer une maladie organique qui toucherait le cerveau. Si par exemple l’écoulement du liquide céphalo-rachidien est perturbé on ne pourra pas faire de sismothérapie .