Plusieurs thèmes vont animer ce débat:
- Evolution (Avant, Pendant et Après)
- Soutien psychologique au patient durant l’opération par le biais de l’éducation thérapeutique
- Notion d’explication explicite au patient et confiance en le Neurochirurgien
- Bilan d’opérabilité et Liste d’attente
*Tout d’abord comment cette nouvelle technique est apparue aux chercheurs ?
C’est une découverte qui a été faite un peu par hasard. Il y’a eu des travaux dans différentes écoles à Grenoble, Bordeaux. Le constat a alors été fait de voir qu’une stimulation à une certaine fréquence et avec certains paramètres électriques avaient des effets thérapeutiques inespérés. C’est donc un peu le fruit du hasard qui a permis d’amener cette technique pour le traitement de mouvements anormaux.
Les 1ers ressenti ont été des miracles à chaque fois, une nouvelle vie devenait alors possible. même si quelques prudences doivent être de mises. Pour le cas de Jennifer que nous avons vu et de sa maladie « le tremblement essentiel », les réglages sont toujours à 1 mois et tout n’est pas encore parfait. Les tremblements reviennent sans que les scientifiques ne sachent pourquoi.
On a donc introduit la Neurostimulation. Elle est un immense espoir pour les patients. Tous ne peuvent en bénéficier, par exemple dans le cas de la maladie de Parkinson, elle doit être principalement motrice sinon elle est contre-indiquée.
*Concrètement on se demande comment un courant électrique peut soit arrêter des tremblements, soit mettre un terme à des raideurs. Comment cela fonctionne ?
Un Neurone représente une fréquence de 20 Hertz. Quand on impulse une fréquence supérieure à 200 Hertz lors de la stimulation cérébrale, on bloque le neurone.
*A t’on les moyens de le faire ?
Non pas toujours car cela nécessite des corps de métiers spécialisés dans ces compétences, un environnement, un Neuropsychologue, un orthophoniste qui peuvent tester et faire l’interface entre le patient et le chirurgien. 10 % des malades en bénéficient
*Peux t’on utiliser cette technique dans les traitement des T.O.C (Troubles obsessionnels compulsifs) ?
Témoignage d’Audrey Gomet, patiente atteinte de ses troubles et qui a pu bénéficier de cette technique:
2/3 de la population serait atteinte de ces troubles en France. Audrey a abord eu dès l'âge de 10 ans des tocs de contamination. Sa vie sociale s'en ai vu réduite et à 30 ans un soir elle a eu un déclic. Soit tu trouves une solution, une équipe médicale pour t'aider, soit tu mets fin à ta vie. Elle a alors entrepris une thérapie Cognitivo Comportementale (TCC) et la prescription de médicaments durant 5 ans . Mais ses tocs étaient résistants et sévères, elle décide d'être opérée en Avril 2017. Endormie complètement l'opération dure 8h. Bénéfices au bout de 6 mois avec les réglages: Elle a bien une autre vie, même si ce n'est pas gagné à 100%. En 2020 lors d'un événement familial important, elle a fait de nouveau une rechute et s'est mise de nouveau en arrêt de travail. Ses tocs ont repris et de nouveau elle reprend les médicaments, la thérapie TCC et de nouveaux réglages... Elle témoigne pour dire aussi que même avec les risques de récidive de l'intervention que si elle avait retourner à l'opération, elle y retournerai.
*On connait quoi de l’efficacité aujourd’hui ?
En Psychiatrie, LES T.O.C sont une pathologie du réseau, ce n’est pas homogène, tout l’enjeu est là. Il nous faut sélectionner des personnes pour qui l’opération va marcher. L’enjeu est aussi de comprendre cette pathologie du réseau et de développer des outils pour savoir « Comment ça fonctionne ?
*Y’a t’il d’autres applications en psychiatrie dans d’autres domaines de la neurologie?
Il y a un renouveau dans les maladies psychiatriques, oui possible pour les dépressions sévères et pour l’anorexie mentale. La difficulté là encore est de repérer les malades qui peuvent en bénéficier et la faisabilité de l’opération. Il est aussi difficile de trouver une équipe complète pour faire cette chirurgie spécifique en France.
Ce que l’on maîtrise aujourd’hui avec cette technique c’est que l’on ne craint pas les séquelles. Ce que l’on ne maîtrise pas, c’est où est la maladie dans le cerveau des personnes, il y aura des zones inaccessibles (ères cérébrales cruciales) et la limite est là. Aujourd’hui il faut avoir conscience que l’on limite les effets de la maladie et on améliore le quotidien de ces patients. Il y aura toujours une balance Bénéfices/Risques à prendre en compte. Le patient est bien sûr informé avant l’opération de ces risques.
La technique est testée pour Les A.V.C (Accidents vasculaires cérébrales). Des zones en périphérie qui fonctionnent encore c’est ce que l’on appelle la plasticité cérébrale et ses régénérations.